von Plessen, Otto BREV TIL: Bluhme, Christian Albrecht FRA: von Plessen, Otto (1865-01-06?)

Baron O. Plessen, Gesandt i St. Petersborg, til Udenrigsminister Bluhme.
St. Pétersbourg, 18/6 janvier 1865.

Monsieur,

... J’ai vu à mon passage par Berlin M. Bræstrup 1). J’avois presque envie d’aller voir M. de Bismarck. Nous avons été autrefois sur un très bon pied, qui auroit pu amener quelques confidences de sa part. Mais n’ayant pas au sujet d’unes. 11visite à faire à M. de Bismarck pressenti les intentions de Votre Excellence, j’ai renoncé à l’exécution d’une idée, qui avec l’intérêt dont me persécute la presse auroit éveillé de nouveau l’attention.

J’ai eu pendant le peu d’heures que j’ai passées à Berlin l’occasion de voir une ancienne connoissance à moi, dont l’opinion peut passer pour refléter celle de la famille royale de Prusse. Cette personne se prononçoit tout à fait contre l’annexion — pour constater le désintéressement de la Prusse. Cette personne me disoit, qu’au début de la guerre ni le Roi de Prusse ni M. de Bismarck n’ont voulu renverser l’intégrité de la monarchie, que les événemens avoient poussé à ce résultat — nos fautes surtout, notre refus d’accepter l’armistice, qui nous a été offert avant la prise de Duppel et puis notre attitude aux conférences à Londres. Que M. de Bismarck poursuit des projets d’annexion mon interlocuteur ne le mettoit pas en doute, mais il revenoit toujours sur le désintéressement du Roi de Prusse. Il me semble que M. de Bismarck est pour nous dans ce moment le personnage le plus important et qu’il seroit désirable que nous eussions auprès de lui un organe, qui fût plus qu’un intermédiaire officiel mais qui lui inspirât de la confiance comme le feroit jadis M. de Quaade. . . .

O. Plessen.