Moltke-Hvitfeldt, Gebhard Léon BREV TIL: Frijs, Christian Emil Krag-Juel-Vind FRA: Moltke-Hvitfeldt, Gebhard Léon (1866-06-12)

Grev Moltke-Hvitfeldt, Gesandt i Paris, til Udenrigsminister Grev Frijs.
Paris, 12 juin 1866.

Monsieur le Comte,

J’ai l’honneur d’accuser réception à Votre Excellence des dépêches Nr. 11, 12 & 13, 1) qu’Elle a bien voulu m’adresser en date du 5 de ce mois.

Conformément aux ordres de Votre Excellence je me suis rendu aujourd’hui chez M. le Ministre des Affaires étrangères pour lui donner connaissance des dépêches Nr. 11 & 12. Je lui ai toutefois préalablement fait observer que ces documents avaient été écrits à un moment où l’on s’attendait à une prochaine réunion à Paris de la Conférence et que, nonobstant que tout espoir à ce sujet fût évanoui pour l’instant, le gouvernement du Roi n’avait pas cru devoir s’abstenir de la présente démarche aux fins d’appeler dès à présent l’attention des cabinets de Paris, Londres & Pétersbourg sur les conditions qui seules lui paraissent de nature à assurer l’existence future du Danemark. J’ai ensuite donné lecture au Ministre des deux dépêches en lui remettant copie de celle qui porte le Nr. 11. M. Drouyn de Lhuys m’ayant exprimé le désir d’être mis également en possession du texte de la dépêche Nr. 12, je lui en ai remis copie en le priant de regarder cette communication comme ayant un caractère très confidentiel.

13*

s. 196Quant aux dépêches confidentielles adressées par Votre Excellence aux Ministres du Roi à Londres et à Pétersbourg je n’ai pas cru qu’il y eut lieu d’en faire l’objet d’une communication ici.

Après m’avoir remercié de ces communications, M. Drouyn de Lhuys me renouvela les assurances qu’il m’a déjà données à différentes reprises et que je n’ai pas manqué de porter à la connaissance de Votre Excellence. Le Ministre me dit que nous connaissions la manière de voir du gouvernement impérial dans la question et que nous ne devions douter qu’il cherchera à la soutenir au moment opportun. Je lui répondis que grâce aux dispositions sympathiques et bienveillantes du gouvernement de l’Empereur j’envisageais l’avenir avec d’autant plus de confiance que nos espérances étaient fondées sur l’application du principe qui prévaudrait vraisemblablement dans la solution des grandes questions pendantes.

L. Moltke-Hvitfeldt.

Modtaget 16. Juni 1866.