Frijs, Christian Emil Krag-Juel-Vind BREV TIL: Quaade, George Joachim FRA: Frijs, Christian Emil Krag-Juel-Vind (1867-09-10)

Udenrigsminister Grev Frijs til Kammerherre Quaade, Gesandt i
Berlin
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Copenhague, 10 septembre 1867.

Monsieur.

Dans une dépêche du 22 du mois passé, que M. de Heydebrand m’a communiquée, le gouvernement prussien agrée l’idée que nous avions suggérée d’ouvrir des pourparlers confidentiels dans le but de mieux nous éclairer sur les intentions du cabinet de Berlin et particulièrement sur les garanties, qu’il croit devoir demander en faveur des Allemands qui habitent le Nord-Slesvig, ainsique d’examiner la possibilité, la nature et l’étendue de telles garanties.

Je vous prie, Monsieur, de remercier M. le Ministre des Affaires étrangères prussien de cette communication, dans laquelle j’ai remarqué avec une grande satisfaction l’assurance donnée par Son Excellence que ces garanties ne seront pas de nature à porter atteinte à la souveraineté du Roi, ni à donner lieu à des complications et à des ingérences futures. Puisque le cabinet prussien paraît préférer que les pourparlers aient lieu à Berlin, je vous charge, Monsieur, de vous mettre en rapport avec Son Excellence ou avec celui, que le gouvernement prussien désignera pour engager ces pourparlers avec vous. Aussitôt que vous aurez reçu les éclaircissemens qui nous sont nécessaires pour juger de la portée des garanties demandées par la Prusse et des autres s. 581points essentiels de la négociation, vous vous rendrez ici, pour que je puisse vous donner personnellement les instructions dont vous aurez besoin.

J’espère que de cette manière ces pourparlers, auxquels j’attache une si grande importance, pourront être conduits avec promptitude. Pour le moment et tant que la question se discutera d’une façon générale, les hommes spéciaux ne peuvent pas, selon moi, intervenir utilement mais dès que vous aurez réussi à fixer la base d’un accord et lorsqu’il s’agira de procéder à l’application des principes adoptés et à préciser les détails, leur concours pourra devenir nécessaire et je m’empresserai en ce cas de vous adjoindre telles personnes que leurs lumières spéciales recommanderont pour une pareille mission.

A la veille de ces pourparlers, dont le résultat dépendra à un si haut degré des sentiments de conciliation dont les deux gouvernements se montreront animés, je crois devoir renoncer à entrer ici dans des explications, auxquelles la dépêche du 22 août pourrait autrement donner lieu de ma part . Il y a toutefois un point sur lequel je ne peux pas me dispenser de faire dès-à-présent mes réserves. Il m’est impossible de m’associer à la manière de voir de la dépêche prussienne, lorsqu’elle soutient, que les garanties demandées, pour n’avoir pas été mentionnées dans l’art. V du traité de Prague comme condition préalable de la rétrocession du Nord-Slesvig, n’en seraient pourtant pas exclues: une telle théorie servirait, selon moi, à rendre illusoire tout engagement international.

Veuillez lire cette dépêche à M. le Ministre des Affaires étrangères prussien et, s’il le désire, lui en laisser copie.

Koncept med P. Vedels Haand til Dep. Nr. 18.