Moltke-Hvitfeldt, Gebhard Léon BREV TIL: Rosenørn-Lehn, Otto Ditlev FRA: Moltke-Hvitfeldt, Gebhard Léon (1870-07-23)

Grev Moltke-Hvitfeldt, Gesandt i Paris, til Udenrigsminister Baron Rosenørn-Lehn.
Paris, 23 juillet 1870.

Monsieur le Baron,

Je rentre à l’instant du ministère des Affaires étrangères, où je m’étais rendu sur le désir que m’avait fait exprimer M. le duc de Gramont de me voir. Le Ministre m’a dit qu’il ne voulait pas me laisser ignorer qu’il avait donné l’ordre par télégraphe à monsieur de St. Férriol de sonder très secrètement le gouvernement du Roi sur ses dispositions à l’égard d’une alliance offensive et défensive avec la France. »J’ai déjà annoncé à monsieur de St. Férriol, poursuivit le ministre, que le duc de Cadore — jusqu’ici ministre de France à Munich — part incessamment, peut-être même demain, pour Copenhague, porteur de la proposition du gouvernement de l’Empereur et muni des pleins-pouvoirs nécessaires pour signer le traité d’alliance éventuel. Monsieur de St. Férriol, ajouta monsieur de Gramont, m’a fait savoir que le gouvernement danois a l’intention de proclamer sa neutralité dans les conditions qui ont été maintenues en 1854; s’il accepte aujourd’hui l’alliance que nous lui offrons — et j’espère qu’il profitera de l’occasion pour chercher à rentrer en possession des territoires qu’il désire récupérer — nous enverrons immédiatement un corps d’armée de 28,000 hommes dans la Baltique. Cette armée jointe à l’armée danoise aura un effectif de 55 à 60,000 hommes et ses premiers efforts tendront à remettre le Danemark en possession du Slesvic.«

Je me suis borné à répondre à monsieur de Gramont que je n’avais jusqu’à présent pas reçu de mon gouvernements. 533la moindre indication de nature à me faire présager l’accueil qu’il ferait aux ouvertures du gouvernement impérial.

L. Moltke-Hvitfeldt.

T. h. A.

On m’assure ce soir que le prince Napoléon serait désigné pour prendre le commandement du corps d’armée qui se rendrait éventuellement dans la Baltique. Son Altesse Impériale aurait pour chef d’état major M. le général de divi« sion Trochu, considéré comme étant un officier des plus distingués.

L. Moltke-Hvitfeldt.

Depeche Nr. 64.